SET THEORY
Leslie Hewitt
ATMOS/SPHERE 58
ATMO/SPHERE 58
L’atmosphère est un terme en physique qui décrit les couches de gaz entourant un corps planétaire ou matériel. Sur Terre, cette sphère de vapeur (atmos = vapeur ; sphaira = boule ou globe), formée par les interactions de la chimie et de la température, réfracte la lumière, régule la chaleur, soutient les cycles de la vie et médie une variété de forces physiques. Elle est liée à la gravité, mais accueille des événements célestes. C’est le milieu qui permet toutes sortes de perceptions humaines. En ce sens, l’atmosphère fait souvent référence, de manière métaphorique, au ton particulier de la vie sociale, aux conditions politiques et à d’autres forces indéfinissables qui régulent la connexion humaine.
L’atmosphère est le champ étendu d’une image. La logique perspectiviste, qui remonte à la Renaissance, tente de transposer les qualités sans surface de l’atmosphère sur un plan visuel par le biais de la brume, des nuages et du sfumato. La grille est l’un de ces dispositifs de représentation et elle est plus proche des nuages qu’on ne pourrait le penser, comme l’a écrit l’historienne de l’art Rosalind Krauss dans de nombreux essais sur la grille moderniste. En notant la réapparition de la grille dans la peinture minimaliste, Krauss cite le traité poststructuraliste d’Hubert Damisch, A Theory of /Cloud/(1972), qui comprend le nuage comme un outil heuristique de ce qui dépasse, mais constitue néanmoins, un système. Le nuage, pour Damisch, désigne ce que la grille perspectiviste ne peut contenir. Pour Krauss, la grille moderniste assume le rôle du nuage, mappant le champ visuel sur lui-même dans une tentative de contenir ses propres “restes”. « C’est en ce sens », conclut-elle, « que la peinture comprend ses aspirations scientifiques — vers la mesure, vers l’exploration des corps, vers une connaissance exacte — comme étant toujours limitées ou conditionnées par l’informe, qui est inconnaissable et irréprésentable. »